baliverner

baliverner

⇒BALIVERNER, verbe.
Rare et fam.
A.— Emploi intrans. Dire, débiter des balivernes, plaisanter :
1. Lorsque des amis venaient, elle était accueillante et presque silencieuse; elle s'occupait du thé, souriait, ne balivernait plus.
HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 312.
B.— Emploi trans. [L'obj. désigne toujours une pers.] Distraire ou tromper par des propos mensongers ou dépourvus d'intérêt :
2. Auguste était arrivé, il s'était adressé à Désirée plutôt qu'à une autre, pourquoi? Il ne le savait; sans doute parce qu'elle lui avait semblé bonne fille et pas moqueuse. Les autres, pensait-il, ont l'air diablement rosse, et ce joli garçon avait peur d'être baliverné par elles.
HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879 p. 70.
Rem. Attesté dans presque tous les dict. dans l'emploi A, à partir de BESCH. 1845 dans l'emploi B.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1548 « dire des balivernes; s'occuper de balivernes » (NOËL DU FAIL, Baliverneries ou Contes nouv. d'Eutrapel, 1874, p. 145 : il faut premier en dire de vertes et de meures ensemble baliverner); absent des dict. de COTGR. 1611 à Ac. 1740 qui le qualifie de ,,familier``.
D'apr. GUIR. Étymol., p. 13, composé tautologique de baller « danser, tourner en dansant, chanceler » et verner « tourner sur soi-même, tournailler pour rien » (figurant dans les Mots Dialectaux soumis à l'Ac. Fr. par la Société nationale de linguistique, 1907; cf. les termes dial. vergner, verniller, vernusser, de même sens, dans FEW, t. 14, p. 390) de même orig. que virer; le bavardage, la sottise, seraient assimilés, ici, à une démarche chancelante, traînante et sans but. Cette étymol., renforcée par le cont. de l'attest. suiv. (1580-92, MONTAIGNE, I, 9 dans HUG. : Ce pendant qu'ils cherchent le point de clorre le pas, ils s'en vont balivernant et trainant comme des hommes qui deffaillent de foiblesse) semble préférable à l'hyp. d'une dér. de baliverne par dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :2.

baliverner [balivɛʀne] v. tr. et intr.
ÉTYM. 1548; d'après P. Guiraud, composé tautologique de baller, et dial. verner « tourner », de même orig. que virer. → Tournevirer.
1 V. tr. (1845). Rare. Tromper (qqn) en lui disant des balivernes. || Cessez donc de le baliverner.
2 V. intr. Dire des balivernes, s'occuper de balivernes. || Ne faire que baliverner (Académie). || « Elle s'occupait du thé (…) et ne balivernait plus » (Huysmans, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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